La Vérité nue voir ce film 1080p

1959. Lanny et Vince, un duo comique cГ©lГЁbre, se sГ©pare le jour oГ№ une femme est trouvГ©e morte dans leur suite. Dans les annГ©es 1970, une journaliste prometteuse remet cette affaire sur le devant de la scГЁne.

Critique lors de la sortie en salle le 21/12/2005

Par Louis Guichard

Hier grande signature du cinéma d’auteur international (Exotica, De beaux lendemains), Atom Egoyan a vu sa cote chuter avec Le Voyage de Felicia (1999), aux mystères éventés, puis Ararat (2002), évocation tout sauf inspirée du génocide arménien. La Vérité nue, adaptation d’un polar américain à succès – signé Rupert Holmes –, témoigne d’une claire intention de se refaire. A la fois commercialement (avec du suspense et des acteurs connus) et artistiquement (avec cette sophistication esthétique qui a établi sa réputation). On part d’une image idyllique et pailletée, issue d’un pseudo-Téléthon américain de 1959, où le duo comique le plus populaire de l’Amérique, façon Jerry Lewis et Dean Martin, ruisselle de larmes aux côtés d’une fillette tout juste guérie de la polio. Puis, au fil d’une enquête journalistique menée quinze ans plus tard par la même petite groupie devenue grande et arriviste, on découvre peu à peu l’envers de cette image. Et notamment le cadavre d’une étudiante retrouvé dans la suite royale du fameux duo comique juste avant sa prestation télé de l’époque. Ce décapage des apparences trompeuses du glamour et de l’entertainment n’a rien de très original. Mulholland Drive, de David Lynch, n’a-t-il pas hissé le genre à des sommets indépassables tout en le déconstruisant radicalement. L’actrice principale, Alison Lohman, supposée être le moteur du film, paraît en outre un peu trop gamine (en 2002, elle faisait l’enfant dans Les Associés, avec Nicolas Cage) pour jouer une pro de la presse. Par contre, il serait dommage de se priver du numéro de Kevin Bacon en histrion sexy (années 50) perpétuellement défoncé, puis en star magnétique et inquiète (années 70). Par son aura vaguement obscène, il rend crédible le trouble qui ravage l’héroïne lorsqu’elle s’immisce dans sa vie et son intimité. Colin Firth (M. Bridget Jones) n’est pas mal non plus, dans le registre plus froid et plus torturé que veut sa partition. Accueilli sans enthousiasme à Cannes, La Vérité nue est surtout un cas de décalage carabiné entre un emballage et un contenu. Autant le secret vers quoi s’achemine le récit semblera anecdotique, voire ridicule, au-tant les modes de dévoilement de ce secret conservent leur suavité et leur efficacité jusqu’au bout. L’enchevêtrement des époques, l’omniprésence des voix off mélancoliques, le tourbillon des versions du drame originel. toutes ces conventions incantatoires destinées à fabriquer mécaniquement du romanesque ne restent pas lettre morte. L’ivresse qu’Atom Egoyan invoque avec tant d’insistance, le film en donne un peu, mais, à rebours de la formule de Musset, elle ne vient que du flacon. Louis Guichard

Critique du 31/01/2009

Par Louis Guichard

Film d'Atom Egoyan (Where the truth lies, Canada/GB, 2005). ScГ©nario. A. Egoyan, d'aprГЁs le roman… (Lire la suite)

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